Le goût du Finistère

  • RÉALISATION : Nadia Cleitman, Delphine Le Goueff et Thibaud Marchand

  • GENRE : découverte
  • FORMAT : 70
  • DURÉE : 73
  • DIFFUSEUR : France 3 Des racines et des ailes - 23/11/2016

Des falaises déchiquetées, aux landes balayées par les vents ; des côtes sauvages, aux îles les plus secrètes ; des ports les plus discrets à l’impétueuse pointe du Raz, le littoral du Finistère, « Pen ar Bed » en breton,  ou « fin de la terre »,  s’étend sur près de 800 kilomètres. C’est la proue de l’Europe, bordée au nord par la Manche, à l’ouest par la mer d’Iroise et au sud par l’Atlantique. Le Finistère ressemble à une mosaïque de petits pays aux caractères contrastés.
Notre voyage au bout de la terre, commence au nord, à  Roscoff, une cité de caractère dont la mer a fait la fortune ! Surnommée "la cité des armateurs", elle s’est développée à partir du XVème siècle grâce au commerce du lin, jusqu’à devenir l’un des ports les plus prospères du Nord de la France. Avec l’historienne Dany Guillou,  nous découvrons le patrimoine exceptionnel légué par les riches marchands de Roscoff. Au XIXème siècle Roscoff a aussi été le berceau d’une invention promise à un riche avenir : la thalassothérapie !  Et avec le plus grand champ d’algues d’Europe, elle offre aujourd’hui aux amateurs d’algues comestibles une ressource infinie de saveurs iodées dont le jeune chef roscovite Arthur Péran connaît tous les secrets.
Plus à l’ouest, nous découvrons une partie du Finistère où la mer s’invite à l’intérieur des terres : le Pays des Abers. Les abers sont des entailles profondes qui donnent son identité à cette partie du littoral. Une curiosité géologique apparue  il y a 120 000 ans. En se réchauffant, la mer a pris possession du lit des rivières, creusant ces profonds sillons. 
Dans l’Aber Benoît, l’écologue Myriam Diascorn nous fait découvrir la spécificité de ce territoire unique, dont le paysage change à chaque marée. Un peu plus loin, au large de l’aber, un immense ouvrage d’art de 82 mètres veille sur la sécurité des marins de cette côté très accidentée. C’est le phare de l’île Vierge, le plus haut phare d’Europe ! Didier Olivry, le gardien du littoral nous ouvre les portes de l’ancienne maison de gardien qui va bientôt devenir un gîte.
Toujours plus à l’ouest, au bout de la péninsule du Finistère, le parc marin de la mer d’Iroise, d’une richesse exceptionnelle, se déploie sur 3 500 m2. Yannis Turpin, l’un des agents du parc, veille sur ce biotope unique qui permet à des espèces rares de s’épanouir. Grands dauphins, phoques, abeilles noires de l’île d’Ouessant et aussi, plus curieusement, un fruit venu d’Amérique : la fraise du Chili, qui a fait la célébrité de Plougastel.
En face de la mer d’Iroise, la côte se découpe à nouveau pour abriter la grande métropole du Finistère : Brest !  Premier port militaire de l’Atlantique, cette cité fut le laboratoire de Vauban, l’urbaniste de Louis XIV, qui lui a légué une impressionnante citadelle. C’est l’un des seuls vestiges de son patrimoine ancien, car la ville, détruite à 95 % pendant la seconde guerre mondiale, a été entièrement reconstruite dans les années 1950. Aujourd’hui Brest innove avec le tout premier téléphérique urbain de France qui relie les deux rives de son fleuve côtier, la Penfeld.  Grâce à ce nouveau transport urbain, le centre de Brest est maintenant relié à un quartier en pleine renaissance : le plateau des Capucins. Cette cathédrale industrielle de 10 000 m2, qui a abrité le chantier naval de Brest jusqu’en 2004, est désormais rendue aux Brestois et consacrée à la culture. 
Au sud de Brest nous irons ensuite à la découverte de l’un des lieux les plus méconnus du Finistère : l’île Tristan. Un confetti d’à peine 6 hectares posé comme une sentinelle face au port de Douarnenez. Gilles Moreau, gardien et seul habitant de l’île, nous guidera dans son petit paradis qui appartient aujourd’hui au Conservatoire du littoral. Pendant les Années Folles, l’île Tristan appartenait à l’un des couples les plus en vue de la capitale. C’était alors le lieu de toutes les extravagances et l’île en conserve encore quelques témoignages…
Nous prendrons ensuite l’avion avec Chloé Martin, archéologue. Elle répertorie tous les sites archéologiques menacés de disparition sur les côtes du Finistère du fait de l’érosion. Dans l’archipel des Glénan, l’un des joyaux de la Bretagne, la côte recule à toute vitesse. A terme, l’avenir de l’archipel est menacé.
Nous mettrons ensuite le cap à l’est pour découvrir deux bijoux d’architecture. Tout d’abord le phare d’Eckmühl, construit au XIXème siècle selon les souhaits de la marquise de Blocqueville qui voulait rendre un hommage monumental à son père, le prince d’Eckmühl, maréchal de Napoléon.
Puis nous aurons le privilège de pénétrer dans la villa "Le Minaret", à Bénodet. Cette prestigieuse demeure des années 1920 vient d’être entièrement restaurée. A l’intérieur, on se croirait dans un Palais des Mille et une Nuits.
Nous ferons escale à Pont-Aven. C’est dans ce petit port, niché au fond de la rivière Aven que Paul Gauguin a peint certains de ses plus grands chefs-d’œuvre à la fin du XIXème siècle. Dans un manoir sur les hauteurs du village nous pousserons les portes de l’atelier de Paul Gauguin, conservé intact depuis plus de 120 ans.