COMME DES ROIS : le film diffusé sur France 3

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En voici quelques critiques :

POSITIF  - Olivier de Bruyn

(...) sans jamais céder ni à l'emphase ni à la sensiblerie, Xabi Molia livre un récit nerveux et cocasse qui radiographie avec un sourire amer les réalités sociales dans lesquelles évoluent ses personnages.

TELERAMA - CÉCILE MURY

Xabi Molia — dont on avait aimé Les Conquérants et Huit Fois debout — nous immerge dans l’ordinaire bétonné et frissonnant d’un coin de banlieue, avec ses tours, ses entrepôts, ses pavillons. Un monde géométrique et morose qui contraste avec l’humanité de ses personnages. Il tisse et détricote les liens entre un père à bout d’expédients et son fils à bout de patience, entre la transmission et l’emprise, entre l’amour inconditionnel et la nécessité. Rien n’est tragique, ni simple, tout est irrigué par l’énergie des plans-séquences, véritables ballets du quotidien. Du portrait de famille (dont Sylvie Testud en épouse solide de Joseph) à celui d’un quartier rongé par la précarité, le cinéaste sait trouver l’équilibre entre noirceur et chaleur, entre une fine observation de la réalité sociale et la complexité de ses héros. Kad Merad, tout en énergie et en anxiété rentrée, figure paternelle à la fois touchante et ambiguë, trouve en Joseph l’un de ses grands rôles. Quant à son partenaire, Kacey Mottet Klein, grand jeune homme sensible, il est si habité, si convaincant, qu’il nous offre un véritable film dans le film avec son propre récit d’apprentissage.  TT

L'OBS - Grégoire Leménager

Xabi Molia est un romancier singulier, auteur notamment d'une "histoire des super-héros français" intitulée "les Premiers" (Points Seuil). C'est aussi un cinéaste délicat, intelligent et sensible. Constamment en mouvement, son troisième long-métrage avance en funambule et en rythme sur un filin assez casse-gueule : s'il tombe d'un côté, le film glisse dans la farce franchouillarde facile ; s'il bascule de l'autre, c'est le drame, le mélo naturaliste ou le thriller provincial.

Grâce à un scénario plus que malin, servi par des acteurs qui jouent remarquablement les tocards magnifiques, "Comme des rois" évite tous ces pièges. On dirait une variation sur "En finir avec Eddy Bellegueule", une certaine tendresse et beaucoup d'humour en plus. Pour évoquer sans appuyer la France en crise des années 2010, Molia dit qu'il avait en tête les comédies sociales de Ken Loach. Mission accomplie : non seulement il montre ici dans toute leur complexité ce que peuvent être les rapports d'un père et de son fils, mais il a l'art de filmer, "comme des rois"  très humains, ceux que de fins esprits aiment voir comme des parasites. Avis aux éditorialistes du "Figaro".

LE PARISIEN - Pierre Vavasseur

 L’auteur du brillant «8 fois debout», Xabi Molia, signe un film à l’équilibre parfait, avec Kad Merad et Kacey Mottet Klein.

Joseph (Kad Merad), marié à Val (Sylvie Testud), est dans l’impasse, et son propriétaire est prêt à utiliser la manière forte pour récupérer les loyers impayés. Joseph a imaginé une arnaque aux grands crus qu’il vend au porte-à-porte. Il a embarqué dans la combine son fils Micka (Kacey Mottet Klein), lequel rêve de fuir cette vie pour prendre des cours de comédie à Paris. Auteur du brillant «8 fois debout », Xabi Molia, également auteur de romans remarqués, signe un film d’un parfait équilibre, sans la moindre faille, ni dans le rythme ni dans l’intensité. Si ses personnages vendent de la piquette, dans la production française « Comme des rois » est un grand cru !

CULTUREBOX - Jacky Bornet

Xavi Molia, scénariste et réalisateur, mène de main de maître son récit, dans sa construction et son évolution. Un père (Kad Merad), en rupture de paiement de loyer, vit dans une cité de banlieue, avec sa femme (Sylvie Testud, toujours remarquable, mais trop discrète), et ses enfants. Menacé physiquement par ses bailleurs, il entraîne son grand fils Mika (Kacey Mottet Klein) dans des petites arnaques. Mais ce dernier a d’autres ambitions : devenir acteur. Il s’inscrit dans une école à Paris, mais il faut de l’argent et son père s’engage à l’aider… Très beau portrait paternel que dresse Xabi Molia de cet homme désespéré et aimant, de sa femme, de sa famille, de son fils ainé. Il touche au paroxysme, dans son investissement maladroit mais sincère, selon des méthodes détournées, mais morales. C’est une des pièces au crédit de "Comme des rois" que de ne jamais mettre en porte-à-faux Joseph par rapport à ses agissements, répréhensibles aux yeux de la loi, mais justifiés au regard de sa situation. Homme de plus de 50 ans, en rupture de travail, menacé, père de famille, responsable, mais déphasé.

Aucun misérabilisme dans le film. Mais l’exposition d’une situation réaliste, sans naturalisme, juste. A laquelle participent grandement les scènes familiales auxquelles contribue à la perfection Sylvie Testud, dans la justesse de cette mère ignorante des agissements de son mari, menteur par protection. Car il se cache des petits larcins commis avec leur fils, pour les sortir de la galère, alors que Mika ne cherche qu’à sortir de ce cercle vicieux. Merad, avec humour, est de ce point de vue remarquable, jouant sur les deux tableaux qui partipent de son rôle. Il n'en est que plus sensible. La conclusion participe du principe, après une dernière tentative de larcin déjoué, lors d’une scène pleine de suspens qui verse le film dans le thriller. Un thriller social, où Kad Merad est remarquable, dans son échange avec les policiers, menteur et ému par la situation dans laquelle il a mis son fils. Arrivé au terme de leur aventure commune, que l’on ne dévoilera pas, ce père affecté comprend son fils, en est admiratif et lui laissera carte blanche, reconnaissant son talent. Un beau message d’espoir. Emouvant.

PARIS-MATCH - Fabrice Leclerc

Cinéaste, Xabi Molia est aussi écrivain, et son style riche, entre drame, burlesque et baroque, convient parfaitement à cette histoire d’une relation père-fils, entre un escroc à la petite semaine qui veut préserver coûte que coûte l’illusion du bonheur et un ado qui rêve de faire l’acteur. La cellule familiale sert d’écrin à cette ode à l’amour et à la tendresse, dans laquelle se glisse joliment Kad Merad, qui n’en finit plus, après « La mélodie » et « Baron noir », de se bonifier.

OUEST-FRANCE  Christophe Narbonne

Depuis deux ans et le succès croissant de Baron noir, Kad Merad s'est un peu refait une virginité d'acteur après quelques échecs au cinéma, et des choix de films pas toujours judicieux. Comme des rois arrive à point nommé pour nous rappeler combien sa légendaire bonhomie s'accommode bien des rôles de types un peu paumés.

Dans ce film de l'excellent Xabi Molia (Les Conquérants), il incarne Joseph, un père de famille qui vit d'escroqueries au porte-à-porte avec l'aide de son fils, Micka. Le jour où l'endettement de la famille atteint un seuil critique, les deux hommes se retrouvent dans une impasse : Joseph veut aller sur des coups plus gros tandis que Micka rêve d'une autre vie qu'il échafaude sur les planches de théâtre.

Comme des rois repose sur le postulat vieux comme le monde de la mort symbolique du père - nécessaire à l'émancipation masculine - que Molia traite assez frontalement, sans mystère. Il accouche d'un film de mecs taiseux (les rôles féminins sont un peu trop réduits à la portion congrue) où la communication passe par une complicité ponctuelle lors des « coups » et par un sentiment d'urgence quand les choses ne se passent pas comme prévu.

Kad Merad excelle donc dans le registre du loser qui s'accroche à ses chimères mais il n'est pas seul. Face à lui, Kacey Mottet Klein, jeune acteur suisse repéré dans Quand on a 17 anset L'échange des princesses, manifeste une sensibilité à fleur de peau et une tension contenue qui évoquent un Vincent Rottiers à ses débuts. C'est un compliment.

LA CROIX - Corinne Renou-Nativel

Avec une caméra mobile au plus près de ses protagonistes, Xabi Molia filme avec la même justesse des hommes et des femmes au bord du gouffre, en tirant néanmoins davantage que par le passé son long métrage vers la comédie.

LA VOIX DU NORD - Christophe Caron

Aucun misérabilisme dans cette chronique douce-amère souvent drôle qui s’attache à la question de la filiation. Pour le meilleur et pour le pire.

 

TELE 7 JOURS - Laurent Djian

Un film comme un coup de poing dans le ventre, qui oscille entre le polar et la comédie sociale à l'anglaise.

 

FEMME ACTUELLE - Amélie Cordonnier

Un film attachant et émouvant sur la transmission, entre comédie et drame social, porté par un duo d'acteurs épatants.

 

Le film est produit par MSVP et Fin août Production (et coproduit avec France 3 Cinéma et Janine Films), et distribué par Haut&Court.