Éthiopie : un baptême dans le ciel

Série Documentaire Rituels du monde

  • RÉALISATION : Camille Robert et Agnès Molia

  • FORMAT : 26'
  • DIFFUSEUR : Arte
  • ANNÉE : 2019

En Éthiopie, dans la région du Tigré, les Chrétiens orthodoxes de la région affrontent leurs peurs pour baptiser leurs enfants dans des églises perchées dans le ciel. Dans les hautes falaises de grès qui ponctuent le paysage, les Chrétiens ont creusé il y a plus de mille ans des églises pour se rapprocher de Dieu.

Perchée à 800 mètres d’altitude, l’église d’Abuna Yemata Guh, est sans doute le lieu de culte le plus inaccessible du monde, pourtant, chaque jour, des hommes et des femmes risquent leur vie pour y faire baptiser leurs nouveau-nés.

Khasa a 24 ans, dans quelques jours, elle va baptiser sa fille Arsiema âgée de trois mois. Elle respecte une tradition issue de l’Ancien Testament, la loi de Moïse, qui oblige les familles à baptiser les filles 80 jours exactement après leur naissance. Les garçons le sont 40 jours après. Khasa et sa famille sont chrétiens orthodoxes, comme la majorité des Ethiopiens. Leur pays est le premier d’Afrique à avoir été évangélisé, au IVe siècle. Depuis, les rites ont très peu changé. La veille de la cérémonie, l’enfant se fait raser le crâne et toute la famille se réunit dans le village. Certains parcourent plusieurs kilomètres pour participer à l’évènement. Le baptême d’un enfant est l’occasion de réunir les membres d’une famille qui vivent dans des villages éloignés.

Le jour du baptême, à l’aube, Khasa et son bébé quittent le village pour rejoindre l’église. Drapées de blanc, la tenue traditionnelle, elles vont marcher plus d’une heure pour rejoindre la montagne. Yemana, le mari de Khasa n’assistera pas au baptême de sa fille, car en Ethiopie, ce rituel est plutôt une affaire de femmes. Ce sont-elles qui prennent le risque d’affronter le vide, pour emmener l’enfant là-haut

Au pied de l’édifice, la jeune maman escalade la paroi, pieds et mains nus. L’ascension est difficile et extrêmement dangereuse. Dans l’église, le prêtre et son assistant l’attendent. Les fresques aux murs et au plafond de l’église, datées du XIVème siècle, sont parfaitement préservées et considérées comme les plus prodigieuses jamais découvertes dans la région du Tigré. Commence alors la cérémonie. L’enfant entièrement nu reçoit le bain baptismal.

Par ce rituel , il va mourir symboliquement, être chargé de la lumière divine, et revenir à la vie, débarrassé́ et protégé́ du mal.