Ces Mathématiciens qui firent plier le Kremlin, sur LCP en février

Peut-on faire plier Poutine ? Alors que la question est dans toute les têtes, le souvenir d’un évènement qui fit la Une de l’actualité il y a 50 ans prend une étrange résonance.
Léonide Pliouchtch ? Ce 15 janvier 1972, lors de son arrestation à son domicile ukrainien, l’homme est un inconnu. 33 ans, mathématicien, communiste, il appartient à un petit groupe de défenseurs des droits de l’homme dans la très peu démocratique URSS de Léonid Brejnev. Mais saisi par sa femme Tatiana, un comité de mathématiciens français, animé par Laurent Schwartz, premier, médaillé Fields français, parvient à fédérer des centaines de collègues à travers le monde pour demander sa libération. Lorsqu’éclate l’affaire, à l’Ouest, on ne connaît des opposants soviétiques que le dissident Sakharov, père de la bombe soviétique, bientôt Nobel de la Paix ; ou encore Soljenitsyne, auteur de l’Archipel du Goulag. Mais grâce au « Comité des mathématiciens », discrètement aidé par des trotskistes critiques de Moscou, le cas Pliouchtch devient un tel symbole qu’il va amener le PCF à prendre ses distances avec l’Union soviétique. Une bascule majeure alors que se jouait, en France, la difficile union de la gauche.
Ce documentaire réalisé par Mathieu Schwartz, petit neveu de Laurent Schwartz, repose sur le témoignage inédit et exclusif de Tatiana Pliouchtch, mais aussi sur celui de Michel Broué, cheville ouvrière du comité des mathématiciens, de Pierre Juquin, alors au comité central du PCF, de Laurent Mauduit, ancien trotskiste, ou de Bernard Guetta, alors au Nouvel Obs.
Durée : 60'
Réalisation : Mathieu Schwartz
Image : Gabriele Buti et Daphné Turpin
Montage : Marie Luquet-Courbon