Les présidents et la télévision passe à la télévision

Le premier téléspectateur de France est un des français les plus filmés, depuis les débuts de la Cinquième République, qui coïncide avec la naissance du petit écran. Cette relation passionnelle avec la télévision et sa puissance de feu a, bien sûr, son pendant politique : Tous les présidents ont joué avec le petit écran, voulu le séduire, le dompter quand ce n'est pas le contrôler. Rien n'est simple avec un tel objet de pouvoir, qu'il ne suffit pas de contrôler : encore faut-il savoir s'en servir, en comprendre les règles et le langage.

Mitterrand adorait regarder Dallas, Sarkozy est fan de documentaires animaliers, de Gaulle ne manquait jamais Interville… et Giscard aimait beaucoup se regarder, contrairement à Chirac, qui se détestait à la télévision. Lui si à l’aise en société, devenait robotique devant une caméra. Hollande est myope, c’est un peu pénalisant pour avoir le regard assuré, alors que Sarkozy est une véritable bête de scène – comme de Gaulle. Filmé avec sa femme, Pompidou a inventé la peopolisation, mais toutes les épouses n’y arrivent pas, comme le montrent les terribles vœux télévisés de VGE en compagnie d’Anne-Aymone.

Cette histoire est aussi celle de ce qui se passe dans notre salon, depuis l’ORTF jusqu'au Petit Journal, de la télévision sous contrôle à la politique spectacle. Aujourd'hui, malgré la multiplication des écrans, elle reste la vitrine première de tout occupant de l’Elysée. Macron, qui a pris des cours de voix pendant sa campagne, l’a bien compris : il s’y voulait rare en début de mandat, et a finalement fait des directs de plusieurs heures pendant la crise des gilets jaunes, un record. Sans télé, aucun président n’existe vraiment… Alors, qui mène le bal : la télé, ou le président ?

T Télérama : "Comment les présidents utilisent la télévision pour s'adresser aux Français ? Quelle image renvoient-ils ? Quels genres de spectateurs sont-ils ? Ce documentaire passionnant se penche sur la relation que les chefs de l'Etat de la Ve République entretiennent avec la petite lucarne."