Un doc TSVP en avant première au Festival du cinéma américain de Deauville

Sharon Stone, l'Instinct de survie, de Nathalie Labarthe, à Deauville
Après avoir été montré en avant-première lors du 50ème Festival du cinéma américain de Deauville, en septembre dernier, ce film sera diffusé le 12 et le 19 janvier sur Arte.
Réduire Sharon Stone à son croisement de jambes devenu culte dans Basic Instinct, de Paul Verhoeven serait se laisser piéger par cette image tellement persistante. Ne la voir qu’en blonde sublime à la filmographie erratique, passant de l’époustouflant Casino à l’improbable Sliver, serait passer à côté du mystère de cette femme devenue iconique, libre, belle et brillante. Construit autour de nombreuses interviews dans lesquelles elle se dévoile, ce documentaire réalisé par Nathalie Labarthe relie son parcours personnel à sa carrière et la révèle dans toute sa complexité.
Bravo à Nathalie Labarthe pour son sens du récit, à Marie Luquet-Courbon pour son montage, à la documentaliste Emmanuelle Nowak, à la musique de Corentin Simonis et Stanley David de Lossy, à Damien Pelletier pour son graphisme, à tous les TSVPiens qui ont participé à ce magnifique projet.
Résumé du film
À y regarder de plus près, Sharon Stone est une indépendante acharnée, qui a survécu à tous les traumatismes d’une vie qui ne l’a pas épargnée. Une enfance dans un milieu modeste et violent, comme ce grand-père qui abuse d’elle – c’est ce drame personnel, révélé il y a peu, qui a nourri son personnage dans Basic Instinct.
Une célébrité soudaine, sans y être préparée, mais à 34 ans déjà. Un rôle qui va la stigmatiser pendant des années, avec cette étiquette de star du sexe accolée à jamais à son nom – elle en a ri, mais en perdra la garde de son fils adoptif. La violence des hommes des studios qui, parce qu’elle a défié leur toute puissance réclamant notamment une égalité salariale, lui en ont fait payer le prix en la surnommant « les plus grosses couilles d’Hollywood » tout en lui proposant des promotions-canapé.
Une révolte constante, comparable à celle de milliers de femmes, pour se faire entendre, être respectée et avoir sa part du pouvoir dans un monde d’hommes - quitte à devoir répondre d’une certaine ambivalence.
Et comme si cela ne suffisait pas, Sharon Stone a frôlé la mort de près après une hémorragie cérébrale qui a brisé sa carrière à 43 ans et l’a obligée à retrouver sa place dans un monde qui ne l’attendait plus. A 64 ans, fière de son âge et enfin consciente de sa puissance en tant que femme, Sharon Stone se décrit en survivante dans ce documentaire, bien décidée à montrer qu’elle est toujours là… Ses rôles dans des séries récentes en font foi.