Éthiopie : sauter dans la vie d’adulte
Série Documentaire Rituels du monde
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RÉALISATION : Mikaël Lefrançois et Agnès Molia
- FORMAT : 26'
- DIFFUSEUR : Arte
- ANNÉE : 2019
A l’extrême sud de l’Éthiopie, la basse vallée de l’Omo fait partie de ces territoires restés en marge du monde moderne. Huit grandes ethnies y cohabitent, dont les Hamar. Ils vivent dans des cases rudimentaires dispersées dans la savane. C’est un peuple semi-nomade qui déplace ces villages là où l’herbe est la plus verte pour ses bêtes. Le bétail est au cœur de leur mode de vie ancestral et occupe une place essentielle dans leurs rituels.
Wale est encore considéré comme un enfant dans sa tribu mais à 20 ans, il est à présent en âge de passer l’épreuve qui doit faire de lui un homme, l’Ukuli. Le principe est simple : il doit sauter trois fois par-dessus plusieurs vaches alignées les unes derrières les autres, sans tomber. S’il échoue, il subira la moquerie du village et ne pourra pas se marier.
Khaya, la petite de sœur de Wale, passe également une épreuve. La tradition hamar veut en effet qu’elle prouve son dévouement à son frère en se faisant fouetter le dos.
Elle ne sera pas seule, le jour du rituel : toutes les femmes de la famille de Wale demanderont à être flagellées pour lui prouver leur attachement. Ceux qui les fouetteront, s’appellent les Maz.
Ce sont les jeunes adultes qui ont récemment sauté par-dessus les vaches. Ils vivent ensemble à l’écart de la communauté et sont attendus comme des invités de marque. Après le saut, s’il réussit, Wale restera avec eux plusieurs mois. Une période loin des siens où il apprendra à être autonome, avant de pouvoir se marier.
Le jour de la cérémonie, les gens du village se sont parés de leurs plus beaux atours pour accueillir les invités. Ils sont venus de tout le pays Hamar pour voir Wale sauter.
Pendant qu’il se prépare, les jeunes femmes, familles et amies de l’Ukuli, se rendent sur les lieux du rituel en chantant et dansant pour le “fouettage”.
Toutes, provoquent les hommes jusqu’à ce qu’ils acceptent de leur donner un coup de fouet. Chez les femmes Hamar, il s’agit à la fois d’une preuve de courage personnel et une marque d’amour pour l’Ukuli. Cette pratique, considérée comme dégradante et dangereuse pour les femmes, est aujourd’hui interdite par le gouvernement éthiopien, qui envoie fréquemment des émissaires pour les empêcher… Khaya va-t-elle pouvoir prouver son courage à son frère ?
Vient enfin le moment du saut. Une fois rassemblées, les bêtes sont tenues par les cornes et alignées flanc à flanc. C’est maintenant que l’Ukuli deviendra (ou ne deviendra pas) un homme …