Inde : la fête des couleurs

Série Documentaire Rituels du monde

  • RÉALISATION : MARIE-FRANCE BARRIER et AGNÈS MOLIA

  • FORMAT : 26'
  • DIFFUSEUR : Arte
  • ANNÉE : 2019

De la poudre de couleur pour faire tomber les barrières entre les hommes…

En Inde, l’anthropologue Anne-Sylvie Malbrancke va assister à un rituel hors norme, où une fois par an tout le pays rompt joyeusement l’ordre social traditionnel.

Depuis l’Antiquité, pour l’équinoxe de printemps, l’Inde toute entière célèbre « Holi », la fête des couleurs. Lors de cette célébration, les Indiens, toutes castes confondues jettent de la poudre colorée au visage de ceux qu’ils croisent. C’est dans une partie très conservatrice de l’Uttar Pradesh que ce rituel hindou est vécu avec le plus de ferveur.

Bagwan et sa femme Ludmila font partie de la classe sociale des Dalits, les « intouchables », la fête de Holi est un moment important dans leur vie. Ils le partagent avec tous les autres parias de la société indienne. Comme les veuves de Vrindavan.

Traditionnellement écartées de tout type de célébration, le jour de la Holi, elles sont rejointes par des centaines d’autres femmes pour célébrer l’évènement. La joyeuse folie qui s’empare de ces femmes recluses et exclues de la société est contagieuse. Comme si les pétales de fleurs et les pigments de couleurs avaient le pouvoir libérateur de faire disparaître les frustrations et les humiliations.

Dans le plus grand temple de la ville, la fête monte en intensité.Des centaines de personnes se sont rassemblées au pied de l’autel pour être bénis par les poudres et les eaux colorées, jetées par les prêtres au nom de Krishna.

Avec ces poudres de couleurs, le temps du rituel, les différences s’estompent et quelle que soit sa place sur l’échelle sociale, chacun se souhaite le meilleur pour l’année à venir.

Holi représente l’abolition temporaire des hiérarchies établies d’âge, de caste, de sexe, de richesse et de puissance.

Une fois par an, avec tout le pays, les indiens rompent joyeusement l’ordre social traditionnel. Une fois par an, Bagwan et sa femme Ludmila ne sont plus des « intouchables » mais des hommes et des femmes comme les autres.