Papouasie-Nouvelle-Guinée : danser sur le feu

Série Documentaire Rituels du monde

  • RÉALISATION : Agnè Molia et Mikael Lefrançois

  • FORMAT : 26'
  • DIFFUSEUR : Arte
  • ANNÉE : 2019

Le peuple Baining vit en petits groupes éparpillés dans la jungle des montagnes de la péninsule de la Gazelle, dans l'Est de l'île de la Nouvelle-Bretagne, en Papouasie-Nouvelle Guinée. Les Baining sont une société sans chef et sans structure sociale en dehors de la famille, qui elle-même n’est pas structurée selon une filiation naturelle, mais via l’adoption.

Pourtant, malgré cette absence de chefferie et de structure supra-familiale, les Baining partagent une culture commune très forte fondée sur l’opposition entre Nature et Culture, entre chaos et ordre.

Plusieurs fois dans l’année, pour des raisons diverses (décès, fête des récoltes, venue d’un visiteur…) la tribu exécute un rituel où les hommes dansent avec des masques sur un immense brasier.

Pour le rituel, les Baining se rendent dans la forêt afin de fabriquer des gigantesques masques. Ils choisissent un mûrier et prélèvent une couche d’écorce qu’ils transforment en tissu et sur lesquels ils peignent d’étranges aspects anthropomorphiques.

Ces masques représentent les esprits de la forêt que les ancêtres ont vu dans des grottes de la jungle. En construisant ces masques, les Baining incarnent les esprits pour faire peur à ceux qui se comportent mal.

Le travail est au cœur de la société Baining : il permet aux hommes de sortir de l’état de nature, de se socialiser. Pour eux, l’homme se distingue de l’animal en travaillant.

La danse du feu est, elle, considérée comme un divertissement, un « jeu », que seuls les hommes déjà fortement socialisés peuvent entreprendre, car ils sont jugés assez forts pour résister aux forces supranaturelles du jeu, qui pourraient les désocialiser et les faire revenir à l’état animal.

La fabrication des masques répond à cette idée de maîtrise de la nature chaotique : les hommes partent de matières premières brutes empruntées à la Nature, pour en faire des objets anthropiques, sophistiqués.

Robert assiste pour la première fois à la création d’un masque. Il a 17 ans, et les hommes de la tribu ont jugé qu’il était assez fort pour pouvoir résister aux esprits de la forêt.

À la tombée de la nuit, un grand feu est allumé dans le village. Les danseurs, vêtus des masques viennent alors danser autour du feu et sauter dans le brasier pour se montrer plus puissants que la Nature, plus forts que les flammes…