Séville : la semaine sainte

Série Documentaire Rituels du monde

  • RÉALISATION : Jacques Plaisant et Agnès Molia

  • FORMAT : 26'
  • DIFFUSEUR : Arte
  • ANNÉE : 2019

La semaine sainte est l’un des plus importants rituels de pénitence de la chrétienté.

Une semaine avant pâques, elle célèbre la mort et la résurrection du Christ.

A Séville, du dimanche des Rameaux au dimanche de Pâques, plusieurs dizaines de processions se succèdent, chacune est menée par l’une des soixante confréries de la ville.

Soixante confréries, et probablement autant de façons de marquer la joie, le deuil, la ferveur, l’espoir, la croyance, la foi, l’intensité totalement hystérique de certains, le recueillement totalement silencieux d’autres.

Chaque confrérie a sa propre histoire, sa propre tradition. Certaines sont constituées d’enfants, montrant le caractère trans-générationnel de celles-ci.

Elle possède un ou plusieurs autels (pasos) qui sont portés à dos d’hommes tout le long du parcours.

José est un « costalero ». Avec les membres de sa confrérie, il porte dans les rues de la ville un paso, un immense char de plus de 2 tonnes. Sous le poids du char, tous souffrent en silence. Ces processions sont volontairement impressionnantes.

Le spectateur - ou plutôt le dévot - doit se sentir écrasé par le poids de la religion. Les sens sont mis en éveil : l’ouïe (silence assourdissement pour certains, musique rituelle pour d’autres) ; le toucher (on se presse pour embrasser les pieds des statues baroques, et la musique forte fait résonner le corps des participants) ; la vue (l’or des dorures, la chatoyance du velours des participants éblouissent les spectateurs) ; l’olfaction (l’odeur des cierges qui brûlent envahit les rues). Derrière les pasos, les pénitents défilent en silence.

Faire pénitence est une pratique commune à de nombreuses religions. En souffrant, on rachète ses fautes, un acte d’espoir qui affirme que rien n’est perdu.

Tout comme le Christ qui a souffert pendant ces sept jours de la passion, les Sévillans qui participent au rituel se retrouvent dans le dépassement de soi et dans la pénitence.